Des Egyptiens que j’ai connus à Paris Ibrahim Abdel Maguid : « Personne ne dort à Alexandrie » ni à Paris.
Les Causeries du vendredi à Paris
Des Egyptiens que j’ai connus à Paris
Ibrahim Abdel Maguid : « Personne ne dort à Alexandrie, » ni à Paris.
Le destin a voulu que je rencontre le grand écrivain alexandrin Ibrahim Abdel Maguid à Paris à l’occasion d’un colloque organisé par le Centre Georges Pompidou à Paris, sur la littérature égyptienne contemporaine, et les canaux d'inter-influence avec la culture française.
Avez-vous remarqué que j’ai présenté Ibrahim Abdel Maguid d’abord en sa qualité d’Alexandrin ? Cet auteur de romans innovateur est peut-être celui qui a le mieux exprimé cette ville dans le dernier quart de siècle, et a pu lui donner une dimension contemporaine qui l’a fait sortir de la mémoire collective qui la plaçait seulement dans un ancien cadre cosmopolite. Ibrahim Abdel Maguid a fourni le même effort et utilisé la même méthode que celle utilisée dans le cinéma par cet autre grand Alexandrin Youssef Chahine, mais Ibrahim Abdel Maguid s’est distingué en tant que lettré et romancier ayant pu pénétrer dans les profondeurs des gens à Alexandrie, en faisant de leurs personnalités des couleurs avec lesquelles il a fait le tableau de cette belle ville.
Ibrahim Abdel Maguid adore Paris, et il lui semble, comme tout écrivain et artiste alexandrin, qu’il est la forme finale de l’Alexandrie dont rêvait le khédive Ismaïl et dont continuent à rêver les amoureux de la ville égyptienne. Il suit bien la vie culturelle à Paris, en particulier depuis que les maisons d’édition parisiennes s’intéressent à ses romans après le succès de la version française de son roman le plus célèbre « Personne ne dort à Alexandrie », paru en 1996, suivi tout de suite après par d’autres romans comme « La Maison aux jasmins » en 2000, « Au seuil du plaisir » en 2009 et d’autres en français, anglais et allemand.
La rencontre à Paris fut intéressante, et en attendant une rencontre à Alexandrie, les romans d’Ibrahim Abdel Maguid deviennent non seulement un témoignage sur son époque et sur lui personnellement, mais une suprême récompense pour ceux qui ne dorment ni à Alexandrie, ni à Paris.